Ce sont les 14 & 15 mars 2022, à Toulouse qu’ont eu lieu les événements méditerranéens suivants et ce, grâce à la cellule toulousaine du LM-DP en étroit partenariat avec :


  • l’Espace Culturel de l’Université Toulouse 1 Capitole (Mme Paule Géry)
  • les Bibliothèques d’UT1 (M. Marcel Marty)
  • la compagnie Jean Balcon (Toulouse)
  • la cave Po’ (Toulouse).

Trois événements ont ainsi été matérialisés :

  1. des effractions poétiques dites du/des « Flow de la mer »
  2. la parution de la Revue méditerranéenne du Droit Public n°11
  3. une lecture de poèmes (et même un peu plus) …

1. Le(s) Flow de la mer

à l’Université Toulouse 1 Capitole,
du 7 février 2022 au 11 février 2022
avec les comédiens de la compagnie Jean BALCON

La Compagnie Jean Balcon
& son Flow de la mer
le 9 février 2022 – amphi Raynaud –

Cette année, la compagnie Jean Balcon est revenue sur le campus avec des effractions poétiques : Les Flow de la mer. 3 comédiens ont interrompu le cours des journées étudiantes pour faire entendre des textes de poétesses et de poètes habitants ou exilés de pays entourant la Méditerranée. Quelques minutes de poésie pour découvrir un bout de territoire, évoquer le voyage ou l’exil, chanter les joies et les luttes, sentir la force d’un peuple et le parfum de la révolution…

Le projet et la sélection des textes ont été opérés en partenariat avec la cellule toulousaine du LMDP avec la complicité du pr. Touzeil-Divina.

2. Itinérances juridico-poétiques en Méditerranée(s)

Du Droit… à la poésie : sérieusement ? Sérieusement, peut-être pas tout le temps mais avec la rigueur et le sérieux que l’on attend des juristes, certainement. L’histoire et la genèse du présent recueil vous l’expliquent aisément.

C’est le 19 mars 2012, au Palais de l’Institut de France, à Paris, en présence et sous la présidence du poète Abdellatif Laâbi, que fut créé le Laboratoire Méditerranéen de Droit Public (Lm-Dp) réunissant et accueillant des juristes – essentiellement publicistes – de tous les rivages du bassin méditerranéen. De façon informelle d’abord, le réseau international est devenu, en 2016, une association dotée de la personnalité juridique. Reliant une dizaine d’équipes sur ses rives, le Lm-Dp va fêter en 2022 sa première décade et – pour ce faire – réaffirme, par le présent « ouvrage anniversaire », le cadeau qu’il compte adresser à ses membres actuels, passés et/ou futurs. Selon ses fondateurs, en effet, le Lm-Dp s’inscrit pleinement au sein du mouvement « Law as Culture » notamment théorisé et porté par les professeurs Naomi Mezey[1] et Lawrence Rosen[2] outre-Atlantique[3] et en partie initié, au Royaume-Uni, au prisme du droit comparé par les professeurs Mark Van Hoecke et Mark Warrington[4].

C’est effectivement à la – ou plutôt aux – contextualisation(s) qu’oblige le mouvement Law as Culture dans lequel, depuis sa création, le Lm-Dp entend s’inscrire. Et, s’il existe, géographiquement, historiquement, sociologiquement (etc.) une ou des cultures méditerranéennes, cela implique nécessairement des conséquences juridiques sur les droits qui régissent cette aire commune. Il ne s’agit évidemment pas, pour autant, de prôner l’idéal unifiant et absolu d’un jus commune unique qui serait « le » droit de la Méditerranée (si tant est qu’il puisse exister[5]) mais d’assumer, pour les chercheurs, l’existence de comparaisons possibles du fait notamment de cette culture partagée.

Jamais, le Lm-Dp n’a ainsi entendu prôner les[6] « bienfaits d’un prétendu droit universel public ainsi qu’il a pu être espéré ou rêvé autrefois (notamment sous les périodes de colonisation et dès la « romanisation » idéalisée d’un jus commune). Il cherche à comprendre et à analyser une éventuelle harmonisation des droits et non à démontrer un universalisme ». Comme l’analyse la Dr. Théodora Papadimitriou[7], « cette inscription du Lm-Dp au sein du courant de droit comparé « Law as culture » implique une étude complexe des aspects extra-juridiques accompagnée d’un filtrage des éléments afin de déceler leur pertinence pour les règles juridiques comparées. On le comprend bien, ce travail de contextualisation emporte une double extension : extension de l’objet de la comparaison, qui inclurait outre les règles et concepts juridiques, les structures cognitives ; extension des sources, ce qui inviterait à penser le droit comparé méditerranéen en termes d’interdisciplinarité. A ce dernier égard, le développement au sein des disciplines historique, sociologique ou encore économique des courants de méthode contextualistes (tels que par exemple l’histoire croisée focalisant sur les transferts culturels), pourrait faciliter la démarche. Il n’en reste pas moins que la connaissance et la gestion des données extra-juridiques par les juristes que sont les membres du Lm-Dp se révèle de prime abord impossible, pour ne pas dire utopique ». Pourtant, tel est bien le chemin engagé fut-il escarpé. Et, pour l’engager, il est proposé de s’initier ici, en gardant à l’esprit l’objectif juridique du Lm-Dp, par la ou plutôt par les cultures méditerranéennes[8] aux poésies de Méditerranée.

XXIII mezzés juridico-poétiques en Méditerranée(s). Pour ce faire, à notre initiative mais évidemment et heureusement en équipe puisque le partage proposé ne peut se concevoir qu’accompagné(e), ce sont bien des « mezzés » juridico-poétiques qui vous sont ici proposés. Le terme même de mezzés qu’utilise la gastronomie pour envisager la rencontre – en un même lieu ou plat – de saveurs et de textures mélangées et partagées dans l’assiette puis le palais est exactement celui qui va incarner nos itinérances en Méditerranée. En effet, qu’on le recherche dans la vallée de la Bekaa au Liban (مازة), en Turquie (meze) ou encore en Grèce (μεζές), ce sont bien ces « mélanges » parfois étonnants ou dissonants qui vont créer, in fine, l’harmonie d’une présentation unique (mais non unifiée). Les Mélanges ou Miscellanées ainsi proposés emprunteront aux cultures poétiques et aux traditions des différentes rives de la Méditerranée mais aussi, en début et en fin de chaque chapitre, à ses droits comme pour rappeler le lien évident entre droit(s) & culture(s). C’est ainsi qu’à l’aube de chaque section on lira des extraits de l’acte normatif et constituant de chaque État (ou pays) lorsque chaque dernière page mettra en avant les vers de poètes repris juridiquement en des hymnes nationaux. On verra et lira alors des poésies devenues du Droit et des Constitutions insistant sur leurs cultures élevées aux rangs normatifs.

XXIII itinéraires, itinerrances ou itinérances en Méditerranée assumée. Partant, ce sont bien des voyages, des itinéraires ou des itinérances qui vous sont proposés en Méditerranée(s) et ce, entre poésie (entendue au sens large de ce genre culturel et littéraire destiné à éveiller et à susciter tous les sens) et Droit(s). L’auteur de la présente préface y ajoute même un clin d’œil plus personnel puisque l’expression-titre choisie « d’itinérances juridico-poétiques », outre son évocation d’un voyage itinérant sur ou entre les rives de la Méditerranée, du Droit et de la poésie, fait également écho à un mot-valise créé par un poète qu’il chérit (puisqu’il s’agit de son père). Son premier recueil, publié en 1980 aux éditions de la Pensée universelle, évoque, précisément, entre « errances » et « itinérances », les voyages de son auteur et des siens, notamment au cœur du Maghreb méditerranéen. En 1997[9], le poète a d’ailleurs continué lesdites Itinerrances ainsi poursuivies.

Cela rappelé, il convient aussi de réaffirmer que le présent ouvrage entend s’inscrire dans une dynamique uniquement et fermement méditerranéenne et non par le biais (trop fréquent et déformant à nos yeux) d’une démarche (par ailleurs sûrement bienveillante mais parfois aux relents paternalistes et néo-colonialistes) et dite euro-méditerranéenne. Comme nous l’avons par ailleurs déjà soutenu[10], nous ne parlerons en effet pas de l’espace euroméditerranéen qui sous-entendrait que l’Europe serait organisée politiquement au septentrion (nord) et non méditerranéenne alors que le Machreq et le Maghreb seraient seulement méditerranéens et au midi. Notre objet d’étude ne sera donc pas l’Europe ou l’Union Européenne et le reste du monde, mais la Méditerranée dans son unité et sa diversité[11]. En effet, si l’on veut bien comprendre l’aspect pratique du terme « euro-méditerranéen » en ce qu’il traduit une réalité politique (un engagement dynamique de l’Union Européenne notamment suite (en 1995) à la déclaration de Barcelone et à la constitution du partenariat « euro-méditerranéen » au sein de l’Union Pour la Méditerranée), on demeure convaincu qu’il entraîne et véhicule davantage d’inconvénients et de sous-entendus néfastes. Parler d’Euro-Méditerranée plutôt que de Méditerranée est effectivement réducteur car divisant et opposant – essentiellement – le nord et le sud (sans d’ailleurs mentionner l’est et l’ouest), mais encore comme étant trop centré sur les rapports économiques eurocentrés et surtout géopolitiquement concentrés dans une dimension nord-sud qui n’est pas sans évoquer un écho colonialiste par lequel seul le Nord européen apporterait au sud (essentiellement maghrébin). Géographiquement, par ailleurs, le terme est ambigu sauf à considérer que toute l’Union européenne est méditerranéenne (Suède comprise) ce qui est a priori faux. Bref, nous estimons le terme a minima maladroit sinon trop clivant plutôt qu’unifiant.

Par ailleurs, s’il est bien un cadre géographique dans lequel les échanges et les migrations (et donc les itinérances et autres itinerrances) en tous sens sont rois, c’est bien la Méditerranée comme en témoignent plusieurs ouvrages géographiques, historiques et géopolitiques dont le très beau et récent Atlas des migrations en Méditerranée[12].

Quels sont, cela rappelé, les vingt-trois « pays » formant le bassin méditerranéen et, partant, la structure du présent ouvrage ? Ces vingt-trois entités reconnues par le Lm-Dp[13] sont (par ordre alphabétique) : l’Albanie, l’Algérie, la Bosnie-Herzégovine, Chypre, la Croatie, l’Égypte, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, Israël, le Liban, la Libye, le Maroc, Malte, Monaco, le Monténégro, la Palestine, le Royaume-Uni (Gibraltar), la Slovénie, la Syrie, la Tunisie & la Turquie. Quatre rapides observations peuvent en être tirées : d’abord, on a considéré comme « pays » plutôt que comme « État » vingt-trois territoires juridiquement associés à une population et à la reconnaissance de « nation(s) » par la plupart des autres entités internationales du globe terrestre ce qui inclut (sans prendre parti) Israël et la Palestine. Ensuite, pour cette même raison juridique, nous n’avons pas considéré (parce qu’elle est uniquement reconnue par la Turquie) l’existence de la République dite turque de Chypre du Nord comme entité propre et l’avons (comme le fait l’Union européenne) inclue au sein de l’île chypriote. Par ailleurs, si le Royaume-Uni, via le rocher de Gibraltar est effectivement au cœur de la Méditerranée (et sera d’ailleurs notre point d’entrée), le Portugal, aux rivages uniquement atlantiques, bien qu’à la culture manifestement méditerranéenne, n’a pas été inclus[14]. Enfin, notre litanie des « XXIII » se matérialisera en partant géographiquement de Gibraltar puis en parcourant – non par l’alphabet – mais par le sud maghrébin puis l’orient et l’Europe les différentes rives du bassin maritime comme si l’on empruntait un chemin ininterrompu de ronde(s) et de sinuosité(s).

XXIII « pays » en un : la Méditerranée ? Et si, finalement, la Méditerranée ne formait dans cet opus comme dans plusieurs de nos esprits qu’un seul et même « pays » et non vingt-trois entités que le Droit matérialiserait ? Et si la poésie nous permettait enfin de dépasser les frontières pour mieux les étudier et les comprendre ? Et si l’unité se réalisait dans le bleu et la lumière d’un ciel et d’une mer de Méditerranée ainsi que Victor Hugo[15] avait pu le pressentir :

« la Méditerranée est tout entière sous le soleil, on le sent à l’unité inexprimable qui est au fond de sa beauté ; elle a une côte fauve et sévère dont les collines et les roches semblent arrondies ou taillées par Phidias ; l’austérité de la rive s’accouple harmonieusement à la grâce du flot ; les arbres, là où il y a des arbres, trempent leur pied dans la vague ; le ciel est d’un bleu clair, la mer est d’un bleu sombre ; ciel et mer sont d’un bleu profond ».

Méditerranée : ce « pays » est le nôtre affirmons-nous (en le paraphrasant) aux côtés du poète Nâzim Hikmet[16] (1901-1963) et ce, comme on le fit déjà lors des deux précédents numéros de la présente Revue méditerranéenne de droit public[17] :

Ce pays est le nôtre

Ce pays qui ressemble à la tête d’une jument
Venue au grand galop de l’Asie lointaine
Pour se tremper dans la Méditerranée,
ce pays est le nôtre.
Poignets en sang, dents serrées, pieds nus,
Une terre semblable à un tapis de soie,
cet enfer, ce paradis est le nôtre.
Que les portes se ferment qui sont celles des autres,
Qu’elles se ferment à jamais,
Que les hommes cessent d’être les esclaves des hommes,
cet appel est le nôtre.
Vivre comme un arbre, seul et libre,
Vivre en frères comme les arbres d’une forêt,
cette attente est la nôtre.

De la même manière pourrait-on citer ici en Italie, au Levant, sur les côtes de l’Adriatique ou en Provence française ces vers de Nohad Salameh[18] qui les a pourtant accrochés au « pays » Liban mais qui, à nos yeux, collent aussi au « pays » méditerranéen :

Je parle d’un pays

Je parle d’un pays parfumé à la cardamome
Sucré de pluies
Mariné dans le soleil
D’un pays qui d’un mot invente mille royaumes
Comme ces lacs sauvages
En voyage au fond des Tarots.
Je parle d’un pays où les mains font connaissance
Sur les bancs des églises
Sous les fraîches coupoles des mosquées
Et dessinent les voies lactées de la voyance.
Je parle d’un pays
Où les enfants survolent les orangers
À l’heure où la lune est pleine
Et se répandent en cœurs d’artichauts
Dans l’appel de leurs mères.
Ici les filles dansent leur mort
Dans le marc de café
Et ne retiennent que le langage des abricots
Au moment où les Madones
Aussi chaudes que les granges et les pluies de juillet
Respirent en leur corsage
Riveraines des hauteurs et des vergers aquatiques.
Et si elles dorment parfois en forme de nuage
Ou d’arc-en-ciel
En imitant les rumeurs des cavernes
Et les diseuses de bonheur
C’est afin que leurs souffles se meuvent
En troupeaux de moutons bleus.

Revenant en Turquie, ce « pays » Méditerranée pourrait aussi être celui qu’a dépeint le poète Özdemir Ince (né en 1936) dans ses Mélancolies :

Anatomie d’un braiment

Comment caser un braiment dans la poésie ;
qu’est-ce qu’il symboliserait, ce cri défiant
la mesure,
ce cri mal léché : bonheur, souffrance, ou quoi d’autre ?
Les guêpiers tournoient dans l’air,
c’est l’approche de l’automne ;
nos pieds, nos dos se réchauffent à l’ombre des cigognes.
Laissant dans les vers rossignol et canari,
je promène un cri de mouette à la surface

de la mer,
à l’ombre aquatique d’un trois-mâts.
Qu’est-ce que le braiment de l’âne, que symbolise-t-il ?
C’est l’ombre chaude d’un figuier au parfum de fumier,
les paroles tristes d’un arbre solitaire dans la steppe,
quelque chose d’humain, en somme ;

retour au foyer :
la
Méditerranée.

XXIII « quêtes » entre Mer(s) & Mère(s) ? Alors, si les vingt-trois chapitres du présent ouvrage égrènent les vingt-trois pays de la Méditerranée (sans oublier leurs îles et îlots), la recherche de la mer qui unit autant qu’elle sépare, qui rapproche autant qu’elle compare, qui divise autant qu’elle réunit, ne serait-elle pas également une quête de « la » mère à la tête d’une seule et même « famille » entre mer et mère ?

C’est par suite inévitablement Romain Gary (1914-1980) qui s’est naturellement imposé à nous comme référent de cette quête maritime et matrimoniale. Si l’homme connut aussi le Droit (puisqu’il fut diplomate et même consul général de France et était lauréat de l’École du Panthéon où il conquit sa licence en Droit), c’est évidemment la poésie qui se dégage de La promesse de l’aube (Paris, Gallimard ; 1960) qui nous guide : entre amour de la mère et de la mer Méditerranée telle qu’il la vécut, notamment, dans la deuxième partie de l’ouvrage, entre Nice et Salon-de-Provence.

3. Itinérances juridico-poétiques en Méditerranée(s)

il s’est agi, enfin, parallèlement à la sortie de la RMDP XI, d’envisager l’ère méditerranéenne par ses aspects les plus culturels : littéraires & gastronomiques mais ce, de façon « incarnée » ….

Ainsi, outre la publication précitée, une cellule d’étudiantes & d’étudiants toulousains et méditerranéens – autour du pr. Touzeil-Divina – prépare (aux moyens de partages culinaires méditerranéens comme ci-dessous le 20 novembre 2021) un montage poétique & juridique en Méditerranée(s).

C’est le 14 mars à l’Université Toulouse 1 Capitole mais aussi le 15 mars 2022 à la Cave Poésie (Toulouse) que plusieurs étudiants et membres de la cellule toulousaine du Laboratoire Méditerranéen de Droit Public (réseau international soutenu par plusieurs Universités et laboratoires) ont ainsi fêté la Méditerranée autour d’un programme comprenant notamment :

  • un chant flamenco (Mariano Zamora & El Flaquito) ;
  • une présentation de l’ouvrage : Itinérances juridico-poétiques en Méditerranée (Editions L’Epitoge) par plusieurs de ses promoteurs et porteurs ;
  • un montage juridico-poétique intitulé « Escales en Méditerranée(s) » et interprété par une dizaine d’étudiants en Droit de l’Université Toulouse 1 Capitole ;
  • des lectures bilingues (arabo-française) de poèmes de Mme Maiss Alrim Karfoul, poétesse syrienne & doctorante en droit public ;
  • & une exposition d’aquarelles méditerranéennes (à la bibliothèque universitaire de la Manufacture) de Mme Julia Even

« Ce pays qui ressemble à la tête d’une jument
Venue au grand galop de l’Asie lointaine
Pour se tremper dans la Méditerranée,
ce pays est le nôtre »

Ces vers et le poème dont ils sont issus (« Ce pays est le nôtre » de Nâzim Hikmet) ont été choisis pour être le guide d’un parcours juridico-poétique en Méditerranée(s) ; parcours qu’accomplit une dizaine d’étudiantes et d’étudiants (essentiellement juristes et Toulousains) sous la direction et à l’invitation – toute méditerranéenne – du professeur Mathieu Touzeil-Divina.

En faisant une petite place à quatre bulles thématiques (le droit, la mer; le vin & les peuples), la troupe juridico-méditerranéenne nous a invité à un voyage poétique (et parfois même juridique) dans chacun des 23 « pays » du bassin méditerranéen. Partant de Gibraltar et faisant cap au sud, le groupe a conduit ses auditeurs du Maghreb au Machrek pour achever son voyage en Europe.

Le montage poétique, formé principalement des textes présentés dans le 11e numéro de la Revue Méditerranéenne de Droit Public (RMDP), a été joué deux fois à Toulouse :

  • le 14 mars à l’Université Toulouse 1 Capitole
  • & le 15 mars 2022 à la Cave Poésie.

Y ont participé : Norbert Angelopoulos, Miya Danon, Simona Di Liberto, Rami Gheziel, Astrid Gonzalez, Rayan Hadid, Maria Lloret, Laura Meillan, Julie Mendez, Clarisse Razou & Mathieu Touzeil-Divina

« Vivre comme un arbre, seul et libre,
Vivre en frères comme les arbres d’une forêt,
cette attente est la nôtre
« 


[1] Mezey Naomi, « Law as Culture » in The Yale Journal of Law & the Humanities ; 2001, vol.13, p. 35 et s. En l’an 2000, des Mélanges en l’honneur du professeur John Phillip Reid portent également le nom de « Law as Culture & Culture as Law » (Lanham, Rowman & Littlefield ; 2000).

[2] Rosen Lawrence, Law as culture ; Princeton, Princeton University Press ; 2006.

[3] L’idée est même initiée en Australie par Kathy Laster en 1997 par l’ouvrage (qui ne théorise pourtant pas la thématique) d’introduction au Droit : Law as Culture ; Alexandria, Federation Press ; 1997.

[4] Van Hoecke Mark & Warrington Mark, « Legal Culture, Legal Paradigms and Legal Doctrine : Towards a New Model for Comparative Law », International and Comparative Law Quarterly ; vol. 47, 1998.

[5] Touzeil-Divina Mathieu (dir.), Éléments bibliographiques de droit public méditerranéen ; Le Mans, L’Épitoge ; 2013 (1ère éd.) ; Existe-t-il un droit public méditerranéen ? ; Le Mans, L’Épitoge ; 2016 (respectivement aux numéros I et V de la présente Revue Méditerranéenne de Droit Public).

[6] Touzeil-Divina Mathieu, « Du projet Lm-Dp & de ses méthodologies », allocution lors de la contribution inaugurale du 19 mars 2012 (et reprise sur le site Internet de l’association : http://lm-dp.org).

[7] Papadimitriou Théodora, « A propos des méthodologies du droit public méditerranéen comparé (II/II) » in Existe-t-il un droit public méditerranéen ? ; Le Mans, L’Épitoge ; 2016 ; p.40 et s.

[8] El Mediterraneo ; confluencia de culturas ; Almeria, Universidad de Almeria ; 2002.

[9] Touzeil Jean-Claude, Itinerrances bis ; Châteauroux-les-Alpes, Gros textes ; 1997.

[10] Touzeil-Divina Mathieu, « Des « habits » & des symboles du juge constitutionnel en Méditerranée » in Journées Louis Rolland, le Méditerranéen ; Le Mans, L’Épitoge ; 2016 (au numéro IV de la présente Revue Méditerranéenne de Droit Public) ; p. 180.

[11] Nous nous sommes également exprimés en ce sens lors d’un colloque rabati organisé les 11-12 avril 2016 : Outils, méthodes et partenariats de la coopération euro-méditerranéenne. Voyez aussi : Euro-Méditerranées ? Eurarabies ? ; Paris, Outre-Terre ; n°23 ; 2009.

[12] Baby-Collin Virginie & alii (dir.), Atlas des migrations en Méditerranée ; de l’Antiquité à nos jours ; Paris, Actes Sud ; 2021.

[13] Depuis 2017, par ailleurs, le Lm-Dp devenu association comprend douze équipes (fixes ou en constitution) dans le bassin méditerranéen (en Algérie, à Chypre, en Égypte, en Espagne, en France, en Grèce, en Italie, au Liban, au Maroc, en Syrie, en Tunisie & en Turquie) soit près de la moitié des vingt-trois pays ou entités formant le bassin méditerranéen.

[14] Pour d’autres choix : Les Poètes de la Méditerranée ; anthologie ; Paris, Galimard ; 2010.

[15] Hugo Victor, Œuvres complètes. En voyage ; Paris, Ollendorff ; 1910 ; « Marseille » ; p. 228.

[16] Hikmet Nâzim, Il neige dans la nuit et autres poèmes ; Paris, Gallimard ; 1999 ; traduit du turc par Munevver Andac et Guzine Dino.

[17] Touzeil-Divina Mathieu & alii (dir.), Liberté(s) ! En Turquie ? En Méditerranée ! ; Toulouse, L’Épitoge ; 2018 et L’Arbre, l’Homme & le(s) droit(s) ; Toulouse, L’Épitoge ; 2019 (respectivement aux numéros IX et X de la Revue).

[18] Salameh Nohad, D’autres annonciations ; Paris, Castor Astral ; 2012.

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