En 1952, il y a 70 ans, Georges Brassens enregistre (avant d’en être censuré) ce texte publié ici sans aucun lien apparent avec le présent site Internet :


Au village, sans prétention
J’ai mauvaise réputation
Qu’je m’démène ou qu’je reste coi
Je passe pour un je-ne-sais-quoi
Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant mon ch’min de petit bonhomme

Mais les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux
Non les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux
Tout le monde médit de moi
Sauf les muets, ça va de soi

Le jour du 14 juillet
Je reste dans mon lit douillet
La musique qui marche au pas
Cela ne me regarde pas
Je ne fais pourtant de tort à personne
En n’écoutant pas le clairon qui sonne

Mais les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux
Non les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux
Tout le monde me montre au doigt
Sauf les manchots, ça va de soi

Quand j’croise un voleur malchanceux
Poursuivi par un cul-terreux
J’lance la patte et, pourquoi le taire
Le cul-terreux se r’trouve par terre
Je ne fais pourtant de tort à personne
En laissant courir les voleurs de pommes

Mais les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux
Non les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux
Tout le monde se rue sur moi
Sauf les culs-de-jatte, ça va de soi

Pas besoin d’être Jérémie
Pour deviner le sort qui m’est promis
S’ils trouvent une corde à leur goût
Ils me la passeront au cou
Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome

Mais les brave gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux
Non les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux
Tout l’monde viendra me voir pendu
Sauf les aveugles, bien entendu

Comments are closed

Les archives décanales